Marie Lawlor, experte des Nations Unies, a récemment souligné la persistance de restrictions sévères imposées aux défenseurs des droits de l’homme en Algérie. Dans une conférence de presse, elle a exprimé sa déception face à l’utilisation abusive de lois antiterroristes vagues pour réprimer ces militants. Ces lois, avec leurs définitions floues, créent un climat de peur et sont souvent exploitées pour fabriquer des accusations à l’encontre des défenseurs des droits humains, entrainant de nombreux militants en prison sur des bases injustifiées.
Lawlor, qui présentera son rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars 2025, a exhorté le gouvernement algérien à cesser de cibler ces défenseurs. Elle a déploré les restrictions continues et la répression de ceux qui abordent des sujets sensibles, mettant en lumière les quatre schémas principaux de violations : harcèlements judiciaires constants, dissolution d’organisations de droits de l’homme, restrictions de mouvement, et intimidation.
L’experte de l’ONU a été particulièrement affectée par le cas de plusieurs défenseurs qui, en tentant de rejoindre Tizi Ouzou pour une rencontre, ont été empêchés de le faire et détenus pendant dix heures. Cette situation illustre un système visant à museler la société civile et à empêcher la libre expression des droits humains.
En outre, Lawlor a critiqué l’usage de l’article 87 bis du code pénal algérien, fréquemment utilisé pour persécuter les défenseurs des droits de l’homme. La dissolution forcée de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et du Rassemblement Action Jeunesse, deux organisations phares, témoigne d’une campagne répressive grandissante contre les groupes de la société civile.
Cette situation démontre un manque flagrant de respect pour les principes de justice équitable, comme l’illustre la dissolution de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, une action qui s’est déroulée sans une communication adéquate ni un procès équitable.
La rapporteuse spéciale de l’ONU insiste sur la nécessité d’arrêter immédiatement l’intimidation, le bâillonnement et la répression des militants des droits de l’homme en Algérie. Elle appelle à un respect accru des droits humains et à la liberté d’expression, soulignant l’importance d’un espace civil dynamique et non entravé pour le développement d’une société juste et équitable.