Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a récemment annoncé lors d’une session de questions orales à la Chambre des Représentants, que les circonstances atténuantes dont bénéficiaient les violeurs de mineurs allaient être abolies. Cette décision importante survient à la suite du verdict controversé dans l’affaire de la fillette de Tiflet, qui avait suscité l’indignation du public marocain.
Abdellatif Ouahbi a fermement déclaré que les enfants victimes de viol ne devraient pas être contraints de faire des compromis et que leurs parents ne devraient pas abandonner l’affaire lorsqu’il s’agit des droits de leurs enfants. Il a également rejeté tous les arrangements qui avaient été faits en faveur des violeurs pédophiles jusqu’à présent, permettant à certains d’éviter les peines maximales prévues par la loi.
Pour soutenir et accompagner les mineurs victimes de viol, qu’il s’agisse de filles, de leurs bébés ou de garçons, Ouahbi a précisé que son ministère travaille en collaboration avec le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille pour élaborer une vision en vue de la création de centres d’hébergement pour les victimes. Bien que les associations soient là pour soutenir ces victimes, leur aide peut ne pas être suffisante sur le long terme, d’où la nécessité de créer des centres d’hébergement à travers le Maroc.
Le ministre de la Justice s’était engagé à durcir les peines pour les crimes de viol sur mineurs dans le nouveau code pénal, en accord avec les réalités de la société marocaine. L’affaire de la fillette de Tiflet avait soulevé des questions sur l’adéquation des peines prononcées, puisque le violeur principal avait été condamné à seulement deux ans de prison ferme et les autres adultes impliqués à des peines avec sursis, alors que la loi prévoit des peines allant jusqu’à 20 ans de réclusion.