À un an des élections présidentielles de 2024, l’Algérie est témoin de transformations troublantes au sein du Palais Présidentiel d’El-Mouradia, orchestrées par le président Abdelmadjid Tebboune. Le décret présidentiel n° 23-331, signé le 26 septembre 2023, permet une expansion significative des pouvoirs de ses conseillers, suscitant des inquiétudes quant à la formation d’un « gouvernement parallèle », une structure de pouvoir plus influente que le gouvernement constitutionnel.
Cette restructuration inédite vise à renforcer le contrôle des conseillers sur les affaires gouvernementales et économiques, outrepassant leurs rôles traditionnels de conseil et de rapport pour assumer des responsabilités quasi-ministérielles. Les nouveaux pouvoirs délégués semblent éclipser les prérogatives constitutionnelles du Premier-ministre, créant un climat de tension et des interrogations sur la légitimité et la légalité de ces arrangements.
Le président Tebboune semble ainsi déterminé à consolider son pouvoir en violation de la Constitution algérienne, cherchant à garantir son influence et celle de son entourage sur le destin de l’Algérie, indépendamment des conséquences potentiellement graves pour l’équilibre institutionnel et démocratique du pays. Ces manœuvres révèlent un objectif clair: pérenniser son règne, au mépris des principes constitutionnels et de la gouvernance équitable, en déléguant et en légitimant des pouvoirs exceptionnels à ses proches collaborateurs.