Rabat, capitale emblématique du Maroc, est actuellement au cœur d’une tempête politique, menée par sa maire, Asmaa Aghlalou. Cette dernière, confrontée à une pression croissante de ses pairs, est décrite par certains élus comme gérant la ville « comme sa propre maison ».
Said Touranti, président de l’équipe des conseillers du Rassemblement National des Indépendants (RNI) à Rabat, n’a pas mâché ses mots en condamnant la gestion d’Aghlalou. Il l’accuse notamment de prendre des décisions cruciales sans le consentement de son bureau ni celui des présidents des communes de Rabat. De plus, ses nombreux voyages, souvent perçus comme des incursions dans le domaine des affaires étrangères, sont aussi pointés du doigt.
Le mécontentement s’est amplifié lorsque 19 des 23 conseillers du RNI ont publiquement demandé le départ d’Aghlalou. Cette dernière, ayant fait face à des critiques pour son attitude perçue comme condescendante, sa mauvaise communication et une gestion punitive, semble maintenant se diriger vers une retraite politique anticipée.
Les controverses autour de la maire ne s’arrêtent pas là. Elle est également mise en cause pour avoir prétendument mentionné 2 400 « employés fantômes » au sein du conseil municipal et d’avoir tenu des propos scandaleux sur des crimes sexuels à Ain Atiq. Sans oublier ses voyages financés par le conseil et les voitures de luxe offertes à ses adjoints.
Des tensions palpables se font ressentir au sein même du conseil municipal. Des figures notables, telles qu’Adel Al Atrassi et Idriss El Razi, ont exprimé leur insatisfaction face à ce qu’ils considèrent comme une « gestion unilatérale » par la maire.
Le parti de la Justice et du Développement (PJD) a également levé son bouclier, déposant une plainte contre le bureau exécutif du conseil pour une modification jugée non conforme aux dispositions constitutionnelles. Cette modification, qui restreint la diffusion des sessions du conseil, est perçue comme une menace pour la transparence et le droit à l’information.
Cette série de controverses met en lumière les défis de gouvernance au sein de la capitale marocaine. Il reste à voir comment ces tensions évolueront et quelles seront leurs répercussions sur la vie politique de Rabat.