Selon Algerie Part, la répression contre les journalistes et les activistes en Algérie s’intensifie. Le directeur du site d’information Algeria Scoop, Omar Ferhat (alias Karim Kaki), et son rédacteur en chef, Sofiane Ghirous, ont été arrêtés après la diffusion d’un reportage critiquant les autorités locales. Ce reportage mettait en lumière la marginalisation dénoncée par deux entrepreneuses du sud du pays lors d’une cérémonie à Alger. Ces journalistes sont désormais accusés d’incitation et propagation de discours de haine, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Un troisième journaliste d’Algeria Scoop est actuellement sous contrôle judiciaire, reflétant une tendance préoccupante pour la liberté de la presse en Algérie. D’après Reporters sans Frontières (RSF), le pays a reculé de trois places en 2024, se classant désormais 139e sur 180 en termes de liberté de la presse. RSF souligne une pression croissante sur les médias indépendants et des menaces constantes envers les journalistes.
Cette répression ne se limite pas aux journalistes. Depuis juin, plusieurs militants des droits de l’homme, chanteurs, et opposants politiques ont été arrêtés ou jugés expéditivement. Le militant Yacine Cheref, arrêté pour des publications sur les réseaux sociaux, est accusé d’apologie du terrorisme. Le militant associatif Mohand Taferka, après sept mois de détention provisoire, a été condamné à deux ans de prison pour atteinte à l’unité nationale, illustrant la dureté du régime contre ses détracteurs.
L’artiste franco-algérienne Djamila Bentouis, emprisonnée pour une chanson en soutien au mouvement Hirak, fait également face à des accusations sévères. Son procès est attendu avec anxiété par les défenseurs des droits de l’homme, car il est emblématique des mesures répressives actuelles. La répression semble s’accentuer à l’approche des élections présidentielles anticipées du 7 septembre 2024, envoyant un message clair de tolérance zéro envers toute opposition.
Ce contexte répressif souligne la crise des libertés publiques en Algérie, où plus de 24 millions d’électeurs sont appelés à élire leur futur président dans une atmosphère de répression et d’intimidation accrue.