La troisième session ordinaire du Conseil national du Club des Magistrats du Maroc a révélé des préoccupations sans précédent quant à la sécurité professionnelle des juges dans le pays. Lors de cette réunion, le Club a dénoncé le « faible niveau de sécurité professionnelle ressenti par l’ensemble des juges ». L’inflation des poursuites disciplinaires a été identifiée comme une menace à l’indépendance de la magistrature.
Le ministre de la Justice a également suscité la colère du Club en déclarant que les jugements des magistrats étaient « très sévères ». Des termes qualifiés de « graves, irresponsables et portant atteinte à la respectabilité du pouvoir judiciaire » par le Club dans un communiqué.
Le malaise est illustré par le cas emblématique du juge Afif El Bakkali, soutenu « inconditionnellement » par le Club. Des discussions sur la possible démission collective des instances dirigeantes ont été évoquées en signe de protestation.
Le Club critique également le décalage dans la notification des décisions disciplinaires, la publication sporadique des sanctions, et l’absence de réponse du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) à leurs correspondances depuis juillet 2022. Une réflexion sur la création éventuelle d’un Conseil d’État est annoncée pour répondre aux enjeux actuels.
Face à ces défis, le Club appelle à valoriser les juges intègres, droits et courageux, soulignant que seule une justice de qualité renforcera l’autorité de l’institution. Un atelier prochainement organisé contribuera à la réflexion sur la création potentielle d’un Conseil d’État, aligné sur la volonté Royale exprimée en 1999.