Moubdii et les autres !!
La chasse aux sorcières aura-t-elle lieu !?
Ce ne sont pas les affaires de détournement des deniers publics qui manquent dans les dossiers de la brigade financière du Royaume relevant de la Police Judiciaire !
Anciens ministres, députés, maires et la liste est encore bien longue .
Mais, comme une hirondelle ne fait pas le printemps, il ne faudra pas aller trop vite en besogne et s’imaginer qu’une opération mains propres est en train de se mettre en place.
Avec le gouvernement Akhanouch, la chasse aux sorcières et aux charlatans n’aura pas lieu et encore moins avec un ministre de la justice qui avait retiré dès son entrée en fonction le projet de loi concernant le nouveau Code pénal et qui s’était opposé au projet de loi criminalisant l’enrichissement illicite des responsables.
Depuis l’arrestation de l’ex-ministre Mohamed Moubdii , les pronostics allaient bon train sur la possibilité de l’interpellation d’autres grands noms de la scène politique poursuivis pour des accusations de corruption et de dilapidation de deniers publics. Alors, franchement pourquoi lui , pourquoi maintenant et pourquoi pas d’autres !?
Et puis, on ne nous dit pas qu’elles sont les peines qu’il risque d’écouter ainsi que les montants qu’il doit rembourser à l’état !
Ainsi, les hypothèses les plus fantaisistes ont circulé alimentant les phantasmes les plus populistes, et surtout l’esprit revanchard des laissés pour compte, des exclus et des défavorisés avides et assoiffés d’une justice qui , pour une fois, ferait tomber des responsables qui se seraient enrichis sur le dos du peuple, en abusant des caisses de l’Etat !
Des trous dans le budget
Dans de précédentes déclarations, le chef du gouvernement Aziz Akhanouch avait indiqué que le budget national était «troué» et que ce dernier ne pouvait pas répondre à toutes les attentes.
Ceci voudrait dire que le pays disposerait de ressources limités, mais il n’en est rien puisque les exportations des Phosphates et des fruits et légumes ont explosé ainsi que les milliards récoltés depuis la flambée des prix du brut !
A ce propos, il y avait de quoi largement colmater les trous présumés du budget, si tant soit-il qu’ils existent vraiment comme le prétend le chef du gouvernement.
Ceci au moment où les pratiques frauduleuses de certains responsables et politiciens, friands de deniers publics, seraient les premiers coupables et responsables des trous significatifs dans le budget.
Le rôle du gouvernement n’est-il pas celui d’immuniser le budget contre les dérives, les abus, la gabegie et les trous !? Alors, soit le chef du gouvernement garde sournoisement le silence de longs mois durant, méprisant au passage les revendications de l’opinion publique concernant le pouvoir d’achat et la flambée des prix, soit il commet des dérapages inadmissibles sur le plan politique, parlant de trous comme si le budget du Royaume était comparable à la couche d’ozone .
Cela c’est le chef du gouvernement qui le dit , mais il est parfaitement bien placé pour savoir que la Cour des Comptes, lorsqu’elle veut bien faire ou qu’on la laisse faire son travail commet régulièrement des rapports détaillés explicitant tous les détournements de fonds et les irrégularités émaillent d’une gestion coupable de dilapidation des deniers publics .
Dans tous les cas, il est évident et flagrant que les déclarations du chef de gouvernement sont à l’opposé des slogans de la campagne électorale du RNI et du programme gouvernemental présenté devant Sa Majesté !
La chasse aux sorcières n’aura pas lieu !
Si le budget de l’État est bien troué, c’est qu’il y a de graves problèmes de gouvernance et de transparence, et de réelles failles et concrètes défaillances en matière de reddition des comptes, d’impunité et de lutte contre l’enrichissement illicite .
Au moment où les marocains, et surtout les plus défavorisés, souffrent le martyr et endurent mille maux n’arrivant plus à joindre les deux bouts, à remplir leur panier ou carrément à manger à leur faim vu la folle course des prix, il serait légitime que la Justice s’empare des dossiers signalés par la Cour des Comptes et que surtout les fonds détournés par les professionnels de la gabegie soient restitués aux caisses de l’Etat .
Maintenant, même si certaines rumeurs persistantes parlant de faire sortir Moubdii de prison font franchement froid au dos, et à supposer que ce dernier ou d’autres ont été jetés en pâture à la vindicte populaire, peu importe que les responsables s’étant rendus coupables de détournement de fonds soient condamnés à des séjours à l’ombre, mais il y a une légitime nécessité de rendre les fonds publics volatilisés.
Sinon, où est l’intérêt général !? Sinon où va-t-on !?.
Sinon , on continuera de croire cette caricature émanant d’un constitutionnaliste affirmant que la Police et la Justice servent à protéger les riches et les puissants des pauvres !
Rendez les deniers publics que vous avez volé !
On ne va certainement pas construire des prisons de dernière génération pour accueillir ces » associations de » bienfaiteurs » qui ont les mains sales mais l’esprit de Justice doit pouvoir prévaloir dans un Etat de droit , même en temps d’inflation ! !
Il n’y a pas d’Etat de droit viable, et encore moins d’amélioration du système démocratique vers le progrès si la volonté politique n’est pas réunie pour assainir et moraliser la vie politique, et s’il n’y a pas un minimum de consensus et une détermination unanime de la classe dirigeante pour mettre hors d’état de nuire les brebis galeuses de la politique, les mercenaires de la gestion publique et les barons pourris qui dirigent les villes du Royaume.
Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas certain que le Royaume sortira grandi de ces épreuves de scandales à répétition !
Tout le reste n’est que discours et très mauvaise littérature..