La Tunisie est actuellement en proie à une crise multidimensionnelle qui ne cesse de s’aggraver. Les semaines à venir s’annoncent difficiles pour le président Kaïs Saied en raison des grèves, de la hausse des prix du pain, des pénuries de produits alimentaires et de médicaments, du recul démocratique et de la grogne sociale. Les tensions sont telles que même la Libye, frappée par une guerre civile, a dû envoyer des dons alimentaires pour aider le pays.
Les pénuries sont principalement causées par les difficultés financières, avec de nombreux établissements au bord de la faillite et incapables de faire face à leurs approvisionnements.
Pour sortir de cette crise, il est crucial que la Tunisie trouve un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour bénéficier de ses concours, mais aussi d’autres.
L’économiste Fathi Nouri a déclaré que la Tunisie traverse une crise aiguë et que tous ceux qui ont été au pouvoir ces dernières années se sont occupés de la politique aux dépens de l’économie. Il a également souligné que le fait que le pays doive recevoir des dons alimentaires est un signe de la gravité de la situation.
En outre, la crise affecte également plusieurs secteurs d’activité. Le secteur laitier en est un exemple récent. Le vice-président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Anis Kharbeche, a déclaré sur Shems FM que le pays est actuellement en déficit de 600.000 litres de lait par jour, et que durant le ramadan, en raison de l’augmentation de la consommation, ce déficit atteindra 1 million de litres par jour. Selon lui, cette situation est due à la perte d’environ 25% du cheptel tunisien, causée par la forte hausse des prix des aliments pour animaux, sans soutien des autorités pour les éleveurs.