Face à l’intention du gouvernement espagnol de renouveler le protocole de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE), le Polisario et ses partisans au Parlement européen ont exprimé leurs préoccupations. Madrid souhaite cependant hâter la signature de ce nouveau protocole.
La présidence tournante de l’UE, assumée par l’Espagne de juillet à décembre, inquiète le Polisario. Omar Mansour, nouveau responsable des relations du Front avec l’UE, a exprimé ses craintes face à l’éventualité d’accords illicites approfondis entre l’UE et le Maroc. Il a en outre sollicité que la présidence espagnole n’emploie aucune ruse pour prolonger l’accord de pêche.
Mansour, lors d’une conférence de presse au Parlement européen, a condamné le financement indirect de la guerre par le Maroc à travers ces accords illégaux, en contradiction avec la solution pacifique préconisée par l’ONU depuis trente ans.
Des eurodéputés sympathisants du Polisario, dont Manu Pineda et Andreas Schieder, ont mis en garde contre le renouvellement du protocole de pêche Maroc-UE et critiqué l’accord précédent qui contrevient à l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne.
Face à ces avertissements, l’Espagne a rapidement réagi. Luis Planas, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, a affirmé le soutien de l’Espagne à un nouveau protocole entre l’UE et le Maroc pour les quatre prochaines années. Il a également exprimé son optimisme quant à la capacité de conclure ce nouveau protocole rapidement après l’arrêt relatif au protocole précédent par la Cour de justice de l’UE.
Malgré l’expiration du protocole actuel le 17 juillet, une suspension brève est espérée par les armateurs et les pêcheurs, principalement concernés. L’actuel protocole, en vigueur depuis le 18 juillet 2019, a permis la reprise de l’activité pour 138 bateaux européens, dont 93 espagnols, dans les eaux marocaines.