Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé l’abandon de milliers de migrants expulsés par l’Algérie et bloqués à Assamaka, au Niger. Selon l’ONG, ces personnes manquent d’abri, de soins de santé, de protection et de produits de première nécessité. Entre le 11 janvier et le 3 mars 2023, 4 677 migrants sont arrivés à Assamaka, avec moins de 15 % d’entre eux ayant accès à un abri ou une protection à leur arrivée.
Le Centre de santé intégré (CSI) d’Assamaka est débordé, et la majorité des personnes récemment arrivées s’installent dans l’enceinte du centre en raison du manque d’espace dans le centre de transit. Face à la chaleur qui peut atteindre 48°C, les migrants cherchent à s’abriter, allant jusqu’à dormir dans des tentes de fortune, devant la maternité, sur le toit ou dans la zone de déchets.
Ces conditions insalubres exposent les migrants à des risques sanitaires, notamment des maladies contagieuses et des infections cutanées. Jamal Mrrouch, chef de la mission de MSF au Niger, appelle à une réponse humanitaire d’urgence de la part de la Cédéao, dont la majorité de ces personnes sont originaires.
En 2021, 27 208 personnes avaient subi le même sort près d’Assamaka, et en 2018, un responsable des droits de l’homme à l’ONU avait demandé à l’Algérie de cesser les expulsions de migrants africains vers le Niger. MSF intervient dans la région d’Agadez depuis 2017.