La chambre correctionnelle de la cour d’appel de Fès a rendu ce mardi une décision qui fait suite à l’affaire très médiatisée de la chanson « Cher Kabi Atay » (Verse le thé). Les deux auteurs de ce titre controversé ont vu leur peine initiale de deux ans de prison ferme réduite à quatre mois.
Cette affaire a débuté lorsque la chanson est devenue virale sur les réseaux sociaux, notamment YouTube et Facebook, suscitant un vif débat au sein de la société marocaine. Les créateurs ont été poursuivis pour « incitation à la prostitution ou au proxénétisme », « incitation à commettre un crime ou un délit par voie électronique remplissant la condition de publicité », et « complicité » dans ces actes.
Initialement, le tribunal de première instance de Fès avait condamné les deux hommes, le lundi 29 avril dernier, à deux ans de prison ferme et à une amende de 500 dirhams chacun. Le tribunal avait également ordonné la suppression de la chanson de la plateforme YouTube.
Cette affaire judiciaire a été déclenchée suite à des plaintes déposées par plusieurs associations de défense des droits. Ces organisations ont accusé le duo d’inciter à l’exploitation sexuelle des mineures, d’atteinte à la pudeur publique et d’insulte envers les femmes à travers les paroles de leur chanson.
La décision de la cour d’appel de réduire significativement la peine soulève des questions sur l’équilibre entre la liberté d’expression artistique et la protection des valeurs sociétales au Maroc. Cette affaire met en lumière les tensions qui peuvent exister entre la créativité musicale et les normes sociales dans un pays en constante évolution culturelle.
Bien que la peine ait été réduite, cette affaire reste un exemple frappant de l’impact que peut avoir le contenu en ligne et de la responsabilité des créateurs face à leur audience. Elle souligne également l’importance du débat public sur des sujets sensibles tels que la représentation des femmes et la protection des mineurs dans les médias et la culture populaire.