Le ministre de l’Intégration Économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a présenté les actions entreprises par le gouvernement marocain pour lutter contre le travail des enfants. Lors de la session des questions orales au Conseil des conseillers, Sekkouri a mis en lumière les progrès significatifs réalisés par le Maroc dans ce domaine, malgré les obstacles persistants.
D’après le rapport du Haut-Commissariat au Plan sur le travail des enfants, parmi les 7 690 000 enfants âgés de 7 à 17 ans, 127 000 sont actifs, ce qui représente 1,6 % de cette tranche d’âge. Cette proportion est de 3,3 % dans les zones rurales contre 0,5 % dans les zones urbaines.
Le ministre Sekkouri a révélé que le travail des enfants est plus fréquent chez les garçons et souvent associé à l’abandon scolaire. En effet, 81,5 % des enfants travailleurs sont des garçons, dont 91 % sont âgés de 15 à 17 ans, et 82 % vivent en milieu rural. Le travail des enfants est principalement concentré dans le secteur agricole en zones rurales (76,5 %), tandis qu’en zones urbaines, il se trouve principalement dans les secteurs des services et de l’industrie.
Pour combattre ce phénomène, le Maroc a mis en place une politique générale intégrée pour l’enfance (2015-2025), visant à inclure la protection de l’enfance dans diverses politiques et programmes publics aux niveaux central et local, en accord avec les principes et conventions internationales sur les droits de l’enfant et les Objectifs de développement durable 2030.
Le ministre a affirmé que le Maroc a renforcé son cadre réglementaire et législatif concernant la lutte contre le travail des enfants, notamment par la ratification de plusieurs conventions internationales et l’élaboration de lois nationales interdisant le travail des enfants en dessous d’un certain âge, avec des sanctions pour les contrevenants.
Le gouvernement a alloué un budget annuel de 3 millions de dirhams pour soutenir les projets des associations œuvrant contre le travail des enfants, visant à réintégrer ces enfants dans le système éducatif ou la formation professionnelle. Ce budget sera augmenté à 5 millions de dirhams à partir de 2024.
Sekkouri a indiqué que le Maroc a présenté un rapport national sur la situation du travail des enfants et un projet de plan national pour éliminer le travail des enfants d’ici 2030, lors de réunions de coordination avec des agences internationales. Ce plan national a été adopté lors d’une conférence nationale en juin 2023.
Le ministre a également précisé que les lois nationales imposent un enseignement de base gratuit pour les enfants de 4 à 16 ans. L’année scolaire 2022/2023 a vu une augmentation du nombre d’inscriptions et une amélioration des taux de scolarisation dans l’éducation préscolaire.